« …l’anus est un muscle et ça s’entretient… »

La journée commence bien, je suis réveillé en sursaut par un camion de livraison qui vient déverser son lot de produits avariés en faveur du fameux magasin ED, quelle chance la réserve est de mon coté de l’immeuble… génial ! Faisant face a un autre immeuble, le son résonne jusqu'à mon étage pourtant haut et justement, c’est pire. La tension monte en moi, j’ai dormi à peine 4h, je tourne comme un lion en cage. Je prépare mon café, je descends chercher du pain pour mon petit déjeuner.

Mon téléphone ding, c’est un sms de mon très cher RV, un ami hors du commun, cet échange de messages me calme. RV à cette faculté, un message de lui, une conversation téléphonique et je me sens bien. Il arrive toujours au bon moment, c’est un peu mon ami Ricoré à moi.

Je décide d’aller faire du sport pour me détendre encore plus d’autant que je viens d’apprendre que mon client de ce soir repousse la nuit que je dois passer avec lui… Un client pour le moins atypique, certainement le plus extrême que j’ai pu avoir, mais gentil dans le fond…

Un fond qu’il entretien étrangement, il me dit qu’il veut que je vienne lui « pratiquer un fist fucking » et surtout important pour lui, il faut lui mettre jusqu’au coude « tu comprend je m’entraine avec un gode de 45x8cm » Mais c’est quoi ça ?... Je suis partagé entre l’envie de rire et la terreur…

C’est un tunel, c’est un gouffre que dis-je c’est un trou sans fond. Mais l’homme n’en reste pas la : « je m’entraine aussi en me mettant des oranges, l’anus est un muscle et ca s’entretient » tu m’étonne… C’est pas de l’entrainement ça c’est de la débilité, ou alors malgré tout ce que j’ai pu voir dans le domaine des originaux, je me doit de constater qu’il y a pire que je ne pensais. On apprend chaque jour.

Mais il allait m’achever avec le meilleur argument que j’ai entendu depuis le début de ma « carrière » d’escort. Il a 52 ans « on va devoir repousser le rendez-vous car je n’ai pas encore touché mon salaire ou alors je vais demander à ma mère de m’avancer les 500 euros, tu prends les chèques ? » Je ne peux me retenir et laisse échapper mon envie de rire. Je le laisse là dessus avec le conseil de faire des économies…

Direction la salle de sport avec encore un rictus sur le visage. J’entre et je tombe sur mon second rayon de soleil de la matinée : mon coach qui m’échauffe le bas ventre avec son regard clair et ses cheveux courts noirs, un beau méditerranéen, sensuel, 23 ans, je vais fondre sur place…

Je me réfugie dans le vestiaire, puis direction la salle de « cardio » pour faire fondre ce que j’ai en trop. Peu de courageux ce matin, 2 vieilles arrivent et s’installent à coté de moi sur leurs vélo sans un bonjour, le mot « connasse » me traverse l’esprit mais j’ai du savoir vivre contrairement a elles et ce mot est vite remplacé par un bonjour franc et directif. Pas de réponse… Je m’en fous, qu’elles profitent du temps qui leur reste à vivre pour faire du sport elles ont raison…

1h30 plus tard je retrouve mon beau coach dans la salle d’entrée qui s’occupe d’un autre beau mec, je passe prêt de lui, je me laisse aller, lui passe la main dans le dos en lui souhaitant une très bonne journée, il me souris « très bonne journée Antoine tu reviens demain ? Tu sais on doit parler de ton photographe » avec plaisir repond-je… rapport au fait que je suis liquide et dure en même temps.

De retour dans mon appart, j’ai bien fais de me donner a fond durant ma séance de sport car le bruit de cette rue est impossible, un mec tape comme un taré avec son marteau sur un morceau de bois, les gens klaxonnent car le marcher bat son plein dans la rue d’a coté et ca bloque tout le monde, un gamin pleure (laissez-moi lui en coller une) un camion recule avec son signale de recul strident.

Tous ces sons résonnent chez moi, je ferme les fenêtres mais le simple vitrage ne filtre que très peu et je suis saoulé. On pourrai croire que je ne supporte rien et que vivre dans le centre d’une ville impose ces désagréments… Pour ma part après 4 ans je n’en peux plus mais alors qu’en temps normal j’aurai sorti les œufs du placard pour les lancers sur ces « dérangeurs » le sport, RV et le coach m’ont apporté un coté serein et plutôt que de manifester mon ras le bol par une violence « oeufalle » je me refugie sur mon pc pour écrire ces lignes…

Je vais prendre un bain, je serai isolé du son dans ma baignoire. Eclairé à la bougie je pense que je vais m’abandonner à repenser à mon beau coach…