… J’absorbe tel une éponge …

J’ai l’impression d’être un psy ce matin et depuis hier… Pourquoi ces gens que je ne connais pratiquement pas, rencontrés sur des sites gay me confient autant de leur intimité, de leur vie, de leurs peines alors qu’on ne se connait pas, sue le dialogue est très récent…

Est-ce mon image de mec fort, peut etre dur vu les photos mises en ligne et un coté rassurent qui leur donne cette envie de se confier de la sorte ? C’est assez perturbant car ces gens ne font pas dans la demi-mesure.

Karim (j’ai changé le prenom) par exemple, un médecin urgentiste d’origine belgo/tunisienne, un très bel homme, sympa, agréable mais qui d’un coup alors qu’on a échangé au plus 5 phrases sur un site puis a peine plus sur msn, fond en larme au téléphone en me racontant un drame de sa vie d’urgentiste...

Un homme qu’il n’a pu ranimer un soir de reveillon de noël. Ce drame le hante depuis 2 ans, chaque noël est pourri par le souvenir de la petite fille de 6 ans lui demandant de reveiller son papa, obsédé par le souvenir d’un echec alors qu’il a tout tenté pour redonner vie a cet homme de 54 ans eteint de sclérose en plaque succombant a une attaque cardiaque.

Que dois-je faire alors que j’assiste impuissant a cette confession ? je ne suis ni prètre, ni psychiatre, je suis dépassé par ce dialogue… Je cherche a le rassurer, je reconforte du mieux que je peux mais meme si mon cœur d’homme me demande de continuer a chercher le mot qui calmera ses larmes, le recule de l’escort me commande de trouver une solution pour clore la conversation car au fond mon coté « gentil » me perdra. J’absorbe tel une éponge les propos de l’urgentiste, j’entend sa peine et sa detresse mais je ne peux rien faire puisque même si j’essai de lui faire comprendre qu’il n’est ni magicien, ni un dieu, ni superman, l’homme pleure de plus belle regrettant d’avoir échoué davant cette petite fille…

Il a besoin d’aide, c’est évident mais je ne me sens pas a la hauteur. Je crois en fait que je n’ai pas envie d’être a la hauteur. Nous ne somme rien l’un pour l’autre et c’est d’un vrai suivi psychologique dont cet homme a besoin, pas d’un confident. Je devrai couper court mais il m’a touché avec son histoire et ce desespoire ambiant.

J’aurai pu continuer a chercher les mots reconfortants qu’il attendait mais je n’ai pas la qualification requise d’autant que je sens une certaine volonté de ne pas oublier cette douleur et sans l’oublier je pense qu’il veut rester dans cet etat de detresse car c’est sa manière incontiente d’attirer a lui un mec qui prendra soin de lui. Malgrés 3 ans d’étude de psy, je ne serai pas ce mec…

Sans compter qu’il n’est pas le seul. Damien, lui aussi, a un coté dépressif… Un garçon charmant en photo, charmant lors de nos dialogues plus approffondis que le précédent (karim) mais qui au file des discutions me parait aussi dépressif. Déçu de la vie, désemparé face a sa meilleur amie qui fait une attaque et qui est emmenée d’uragence a l’hopital, prennant en main les 3 enfants de cette femme, veillant a son chevet des nuits entière. Sa générosité l’honore mais son oubli de soit est une fuite. Il profite des nuit a attendre qu’elle se reveille a broyer du noir et se dire qu’il ne pourrai pas vivre en couple avec un escortboy… Mais pourquoi se pose-t-il cette question ? D’un dialogue désinteressé, puisqu’il n’a jamais été question de relation escort/client entre nous, il dévie sur une relation de couple… c’est etrange.

Il cherche le grand amour, l’homme de sa vie, le prince charmant… comme tout le monde ! Mais je ne suis pas cet homme, il n’n a pas été question de mon coté, simplement lui avait éventuellement envisagé de vivre ca avec moi…

Je sais que je ne suis pas un mec sans cœur mais je ne me sent pas concerné par ces 2 histoires, je ne veux pas l’être car je sais que je pourrai trop m’impliquer et je ne dois pas car au final je ferai tout pour les reconfortés, les « remettre sur pied » pour enfin me retrouver seul avec ca sur le dos a devoir encaisser en continuant a avancer… pas simple quand le sac est lourd…

Je préfère garder cette energie pour les personnes qui me sont cher quelles soient de ma famille (bin que…), ou de mes quelques amis. Pour eux je donne sans compter, sans rien attendre. Normal diront certains… c’est peut être ces mêmes « certains » qui m’ont trahi un jour, mais je dois être trop con pour oublier de pardonner, même si pardonner ne veut pas dire oublier… (je vais la garder celle-ci).